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François Ier (1494-1547), né
à Cognac, fils de Charles d'Angoulême (lui-même
descendant du troisième fils de Louis d'Orléans,
frère de Charles VI)
et de Louise de Savoie.
Il succéda en 1515, comme roi de France, à
Louis XII, dont il était
à la fois le cousin et le gendre.
Beau, affable, fastueux et brave, léger et insouciant
aussi, il résuma en sa personne, par ses qualités
et ses défauts, les traits les plus typiques du
chevalier de la Renaissance.
Ses guerres : Poursuivant les guerres d'Italie,
il inaugura brillamment son règne par la victoire
de Marignan et la conquête du Milanais (1515), la
conclusion de la paix perpétuelle avec les cantons
suisses et du concordat de Bologne avec le pape Léon
X (1516).
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La grande affaire de son règne fut sa longue
rivalité avec Charles Quint, rivalité de
prestige et d'influence d'abord, dans l'affaire de l'élection
impériale, où François Ier fut le
compétiteur malheureux de Charles Quint (1519),
puis, à partir de I521, rivalité armée.
Dès lors se succédèrent entre eux
des guerres qui, coupées par des trêves et
des traités également éphémères,
se prolongèrent presque jusqu'à la fin du
règne.
L'enjeu en fut d'abord la possession du Milanais, que
François Ier avait perdu en 1521 et que jusqu'à
sa mort, il s'efforça constamment de recouvrer,
tant par les armes que par la diplomatie.
Ce fut ensuite la sécurité et l'indépendance
même de la France que la puissance de Charles Quint
mettait en danger. Dans cette lutte, François 1er,
d'abord sans alliés, commença par éprouver
les plus graves revers. Parti lui-même pour reconquérir
le Milanais, il fut, par son imprudence, vaincu et fait
prisonnier à Pavie (1525), Emmené captif
en Espagne, il ne recouvra sa liberté qu'au prix
du désastreux traité de Madrid (1526) et
en s'engageant à céder à Charles
Quint la Bourgogne que celui-ci revendiquait comme partie
de l'héritage de son grand-père, Charles
le Téméraire.
C'était s'engager à démembrer la
France.
Redevenu libre, il renia sa parole et refusa d'exécuter
le traité.
Pour pouvoir tenir tête à son ennemi, il
se rapprocha dès lors de ceux dont la puissance
et les visées ambitieuses de Charles Quint inquiétaient
ou heurtaient les intérêts : les princes
protestants
d'Allemagne et, chose audacieuse alors de la part d'un
souverain chrétien, le sultan des Turcs, Soliman.
Avec eux, il fut, en fin de compte, contre son puissant
rival, le défenseur, et le défenseur heureux,
de l'équilibre européen. Trois fois encore,
de 1526 à 1529, de 1536 à 1538, de 1542
à 1544, François 1er soutint, avec des succès
divers, la lutte contre Charles Quint.
Au traité de Crépy-en- Laonnois (1544),
qui termina la dernière de ces guerres, il lui
abandonna le Milanais, mais non sans contrepartie. Contre
son dangereux adversaire, il avait réussi jusqu'au
bout, et ce n'est pas un médiocre succès,
à sauvegarder l'intégrité de son
royaume. Mieux encore, il le laissait agrandi.
En 1536, il avait occupé les États du duc
de Savoie, alors allié de Charles Quint, à
savoir la Savoie, le Piémont et Nice.
En 1544, une brillante victoire de ses armes à
Cérisoles lui en avait confirmé la conquête.
Le traité de Crépy lui en laissait la possession
et, du point de vue de l'intérêt français,
l'acquisition en était, en définitive, plus
avantageuse que ne l'eût été celle
du Milanais.
Son despotisme et son mécénat : François
Ier avait la passion de l'autorité et son règne
fut le triomphe de la monarchie absolue à forme
despotique. L'autorité du roi ne rencontre plus
alors de résistance ; tout dépend désormais
de ses volontés ou de ses caprices.
Le concordat de 1516 a mis le haut clergé dans
une entière dépendance à son égard
: c'est lui, désormais, qui nomme aux évêchés
et aux grandes abbayes et qui dispose ainsi de toutes
les hautes dignités ecclésiastiques.
Avec le duc de Bourbons , dont la trahison (1523) fut
suivie de la confiscation de ses vastes domaines, disparut
la dernière de ces grandes maisons féodales
qui, pendant longtemps, avaient tenu l'autorité
royale en échec.
La haute noblesse devint une noblesse de cour, pensionnée
par le roi, ne subsistant plus que de ses libéralités
et des charges tenues de sa faveur.
La cour, de ce fait, prit un grand développement,
et les dames y tinrent une grande place.
François 1er doit le meilleur de sa renommée
au goût très vif qu'il professa pour les
choses de l'esprit et au mécénat qu'il exerça
à l'égard des savants et des artistes. Il
fut le fondateur du Collège des Lecteurs Royaux
(le futur Collège de France) (1530) et de l'Imprimerie
royale (1539).
Il protégea Marot et Rabelais.
Il fit construire de nombreux châteaux : Chambord,
Fontainebleau, Saint-Germain, etc.
Il entreprit la reconstruction du Louvre, qui ne commença
d'ailleurs qu'en 1546, sous la direction de Pierre Lescot.
Il attira en France et honora de ses faveurs des artistes
italiens renommés : Léonard
de Vinci, Andrea del Sarto, Benvenuto Cellini. D'Italie
également lui vinrent les nombreux artistes, peintres,
stucateurs, sculpteurs, qui, à partir de 1531,
sous la direction de Rosso, puis de Primatice, travaillèrent
à la décoration du château de Fontainebleau.
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