ROI RENÉ
(1409 - 1480)

Le roi René (1409 – 1480) par Nicolas Froment, détail du Diptyque des Matheron (1474), Paris, musée du Louvre.
René d’Anjou, ou René Ier d’Anjou, ou encore René Ier de Naples ou René de Sicile, dit le « Bon Roi René » (16 janvier 1409 à Angers – 10 juillet 1480 à Aix-en-Provence) est seigneur puis comte de Guise (1417-1425), duc de Bar (1430-1480) de fait dès 1420, duc consort de Lorraine (1431-1453), duc d’Anjou (1434-1480), comte de Provence et de Forcalquier (1434-1480), comte de Piémont, comte de Barcelone, roi de Naples (1435-1442), roi titulaire de Jérusalem (1435-1480), roi titulaire de Sicile (1434-1480) et d’Aragon (1466-1480), marquis de Pont-à-Mousson (-1480)1, ainsi que pair de France et fondateur de l’ordre du Croissant.
Il est le second fils de Louis II d’Anjou et de Yolande d’Aragon. Il est élevé par sa mère au château d’Angers et dans le Berry au milieu de ses frères et sœurs et en compagnie de son cousin le futur roi de France, Charles VII de France.
Selon les historiens, le roi René a contribué à la relance de l’économie de l’Anjou, très affectée au début du XVe siècle par les séquelles de la peste noire (1347-1350) et par les conflits incessants, dont la guerre de Cent Ans (1337-1453).
Il a gagné l’amitié du roi de France Charles VII dont il a soutenu la politique visant à rassurer les paysans du royaume, face à la détérioration de leurs rapports avec la noblesse.
Dans son comté de Provence il a réduit le pouvoir de la noblesse, soutenu les travaux d’irrigation dans le Luberon et la plaine de la Durance par l’intermédiaire de son chambellan Fouquet d’Agoult, à partir du barrage de l’« étang de la Bonde », l’un des premiers construits en France.
Il fut un homme d’une grande culture. Fin lettré, il parlait plusieurs langues, avait des connaissances en latin, en italien et en grec, et s’intéressait à l’alphabet arabe. Il était passionné par l’Orient. Il entretenait une troupe de théâtre dirigée par Triboulet, qui aurait probablement écrit chez lui la Farce de Maître Pathelin. Les sciences, comme la médecine et la biologie, l’intéressaient également.
Un tournoi est donné à Bruges le 11 mars 1393, où se dispute un combat entre Jean IV van der Aa, seigneur de Gruuthuse et le seigneur Gérard de Ghistelles. Ce tournoi se dispute sur la grande place de Bruges, avec d’un côté les 49 chevaliers de Jean de Bruges et 48 du côté de Gérard de Ghistelles. Le nom de Jean de Bruges est devenu célèbre dans la chevalerie, par ce tournoi qu’il donne à Bruges. À la suite de ce tournoi René d’Anjou, composera pour Louis de Bruges, fils de Jean IV van der Aa, un Traité sur les Tournois intitulé Traité de la forme et devis comme on peut faire les tournois , avec des illustrations de Barthélemy d’Eyck, dans lequel il réunit, les lois, règlements, usages, cérémonies et détails observés dans ces exercices. Ce fut sans doute pour en conserver le souvenir, que Bruges institue, à partir de 1417, les joutes ou tournois de la société dite de “l’Ours blanc“, dont le chef, ou plutôt celui qui y remportait le prix de valeur et d’adresse, était pendant l’exercice de ses fonctions, qui durait un an, qualifié de “Forestier”, en mémoire des anciens gouverneurs de la Flandre, que les rois de France, avaient revêtus de ce titre.
Le 11 août 1448, René d’Anjou créait, à Angers, le second ordre du Croissant, totalement distinct du précédent. L’ambition de cet ordre était d’être d’un niveau de prestige comparable à celui de la Toison d’Or, créé quelques années auparavant par Philippe le Bon, duc de Bourgogne.