CHARLES-MAURICE DE TALLEYRAND-PÉRIGORD (1754 - 1838)
Charles Maurice de Talleyrand Périgord (1754–1838), Prince de Bénévent, par François Gérard
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, communément nommé Talleyrand, fut un homme d’État et diplomate français, né le 2 février 1754 à Paris, mort dans cette même ville le 17 mai 1838.
Issu d’une famille de la haute noblesse, souffrant d’un pied bot, Talleyrand fut orienté par sa famille vers la carrière ecclésiastique en vue de lui permettre de succéder à son oncle, l’archevêque de Reims.
Ordonné prêtre en 1779, il fut nommé en 1788 évêque d’Autun.
Il renonça à la prêtrise et quitta le clergé pendant la Révolution pour mener une vie laïque.
Talleyrand occupa des postes de pouvoir politique durant la majeure partie de sa vie et sous la plupart des régimes successifs que la France connut à l’époque : il fut notamment agent général du clergé (1780), puis député aux États généraux sous l’Ancien Régime, président de l’Assemblée nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat puis sous le Premier Empire, président du gouvernement provisoire, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres sous la Restauration, ambassadeur sous la Monarchie de Juillet.
Il assista aux couronnements de Louis XVI (1775), Napoléon Ier (1804) et Charles X (1825).
Il intervint fréquemment dans les questions économiques et financières, pour lesquelles son acte le plus fameux fut la proposition de nationalisation des biens du clergé.
Toutefois, sa renommée provint surtout de sa carrière diplomatique exceptionnelle, dont l’apogée fut le congrès de Vienne.
Homme des Lumières, libéral convaincu, tant du point de vue politique et institutionnel que social et économique, Talleyrand théorisa et chercha à appliquer un « équilibre européen » entre les grandes puissances.
Réputé pour sa conversation, son esprit et son intelligence, il mena une vie entre l’Ancien Régime et le XIXe siècle.
Surnommé le « diable boiteux » et décrit comme un traître cynique plein de vices et de corruption ou au contraire comme un dirigeant pragmatique et visionnaire, soucieux d’harmonie et de raison, admiré ou détesté par ses contemporains, il a suscité de nombreuses études historiques et artistiques.
Photographie : François Gérard, CC0, via Wikimedia Commons